Manifestants et pro-Bouteflika se disputent les quelques espaces cédés par la police (Photo Siwel)
Des centaines de manifestants ont réussi à se rassembler autour de la Place du 1er mai (ex champ de manoeuvre) à Alger sans parvenir à marcher face à un imposant cordon des forces antiémeutes.
Les CNS plus nombreux que les manifestants
Comme lors de sa marche de samedi dernier, la Coordination nationale pour le changement et la démocratie n'a pas pu franchir le dispositif policier mobilisé par le ministère de l'Intérieur. Les autorités ont quadrillé l'ensemble de la Place du 1er mai, lieu convenu pour entamer la marche populaire pour le changement. Les centaines de manifestants ont été éparpillés par les forces antiémeutes à des endroits différents. Pour M. Mustapha Bouchachi, président de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (LADDH), la faible mobilisation de ce samedi est due au dispositif sécuritaire qui a encerclé Alger.
Les autorités mobilisent des groupes qui agressent les manifestants
Comme annoncé par Siwel hier, les autorités ont mobilisé des jeunes pour perturber la marche des partisans du changement transformée en sit-in à plusieurs endroits. Des pancartes insultant le leader du RCD, Said Sadi, ont été distribuées. Des affiches du chef de l'État Bouteflika sont apparues alors que des voitures de policiers en civil tournaient autour de la place du 1er mai faisant des incursions pour disperser les manifestants.
Les slogans antikabyles fusent parmi les proBouteflika
Les partisans mobilisés par le pouvoir ont réussi à perturber la manifestation de la CNCD. Des slogans antikabyles fusent de la foule de jeunes déchainés. « Kabyles mangeurs de porc », « Saïd Sadi rentre chez toi », « nous ne voulons personne dans nos quartiers », « État islamique sans vote », « Bouteflika notre cher président ». Des voitures de policiers en civil passaient et distribuaient entre autre des pancartes portant des slogans pro Bouteflika.
Des affrontements ont éclaté à plusieurs reprises entre les deux parties sans que la police n'intervienne. Il y a eu quelques blessés.
Des affrontements ont éclaté à plusieurs reprises entre les deux parties sans que la police n'intervienne. Il y a eu quelques blessés.
Ali Yahia Abdenour : « c'est une marche du peuple pour le peuple »
Le président d'honneur de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme M. Ali Yahia Abdenour a précisé sur les lieux de la manifestation que la marche de la CNCD est « celle du peuple pour le peuple, que nul ne peut récupérer ». Dénonçant la répression, M. Ali Yahia a condamné ce qu'il a qualifié de volonté du pouvoir pour semer l'esprit communautariste entre les Algériens. Il a réitéré la « détermination » de la CNCD à marcher chaque samedi jusqu'à la satisfaction de ses revendications. « La capitale n'est pas une houma (quartier). Elle appartient à tous les Algériens. Nous serons là jusqu'à ce que les Algériens soient considérés comme des citoyens et non des sujets », a-t-il affirmé.
ysn
SIWEL 191310 FEV 11
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